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Le jour même de notre intervention à Futuribles sur le numérique et les métiers de la fabrique urbaine, quatre articles dans les Echos rendaient compte de la progression, timide mais réelle, de la maison connectée, confirmant ainsi le glissement vers l'aval de la valeur de l'aménagement et de l'immobilier.

Extraits (c'est nous qui soulignons)

L'an prochain, l'application de maison connectée du constructeur breton Trecobat sera commercialisée à d'autres, et reliée à un centre de services par abonnement. La révolution numérique deviendra plus accessible aux petits acteurs.

La maison connectée est sans doute l'avenir, mais encore faut-il avoir les moyens financiers de s'embarquer dans la révolution numérique. Si cela ne pose pas de problèmes aux gros promoteurs, comme Bouygues ou Nexity, la situation est plus délicate dans le secteur atomisé de la maison individuelle.

Certes, les leaders y sont actifs. En septembre, Maison France Confort a ainsi inauguré Yris, sa maison connectée sur le berceau de laquelle se sont penchés 18 groupes industriels partenaires. Le Breton Trecobat, basé à Lannilis (Finistère) en a lancé une dès 2016, et projette maintenant d'embarquer le secteur. « M i-2019, nous commercialiserons l'application que nous avons développée auprès des autres constructeurs, à un prix encore à l'étude », annonce ce jeudi le directeur général du constructeur, Alban Boyé.

Les équipements de ses maisons sont systématiquement reliés, en filaire, à un boîtier de commande fabriqué par Delta Dore. « Le boîtier est  relayé par notre application smartphone et tout équipement est ainsi connectable, en sus des deux connectés d'office dans notre offre (volets et pompe à chaleur) », explique le dirigeant, qui estime le surcoût à 3.000 euros.

L'application intervient dès la conception de la maison, et les échanges avec le client, qui l'utilise pour suivre le chantier, s'accélèrent. « Elle intègre une messagerie, le stockage des documents de construction, une offre de partenaires locaux pour la conception qui seront notés, comme sur TripAdvisor, et un module après-vente, où le client peut déclarer un sinistre pendant la garantie décennale », détaille Alban Boyé.

Après l'emménagement, son usage est de piloter à partir du smartphone les équipements connectés. Certains suscitant des craintes, des solutions hybrides apparaissent. Pour la porte d'entrée, par exemple, « Trecobat utilise celle à double serrure physique et électronique conçue par K Line. »

La maison connectée se prête aux services et Trecobat va sauter le pas. L'an prochain, le constructeur créera un centre de services afin de proposer aux habitants des lieux des abonnements pour, par exemple, la maintenance des équipements ou la sécurité (avec alarme, sans vidéosurveillance).

« A la réception d'un code d'alerte de la pompe à chaleur, soit le client recevra un tutoriel par SMS s'il ne s'agit que de rajouter de l'eau, soit une intervention de technicien sera déclenchée », explique le dirigeant. Et il négocie avec un assureur, non dévoilé à ce stade, une réduction de 50 % sur  l'assurance habitation des clients souscrivant aux services de sécurité, une première.

Les abonnés à ce centre pourront être les clients d'autres constructeurs, afin « d'amortir les coûts », conclut Alban Boyé. Et le système sera souple, l'application pouvant être personnalisée.

Source : « La maison connectée avec services se profile » – Les Echos – Myriam Chauvot - 27 septembre 2018

 

Seulement 3 logements sur 10 sont connectés sur tout le territoire. Les Français rechignent à investir et se méfient des « mouchards ».

Ringards, les Français ? Déverrouiller une porte à distance via un mobile, compter sur leur frigo pour penser à commander les yaourts qui manquent, ou encore parler à leurs volets... ne leur paraît pas indispensable. C'est ce qui ressort du deuxième baromètre Qualitel sur la qualité de vie à la maison, consacré cette année au logement connecté.

Même les jeunes semblent peu sensibles à ces tendances qui font pourtant beaucoup parler d'elles. Parmi les 3.400 personnes interrogées par Ipsos, les 25-34 ans n'en demandent pas tant : 53 % d'entre eux pensent qu'ils vivent dans un environnement comportant « juste ce qu'il faut de technologie », presque autant que les plus de 60 ans (55 %).

Si 3 Français sur 10 possèdent chez eux un objet connecté, la plupart le choisissent utile à leur sécurité ou leur portefeuille. Les systèmes qui permettent d'être alertés en cas de fuite d'eau, de gaz ou d'incendie sont plébiscités, 85 % les jugeant pratiques, comme ceux susceptibles de générer un bénéfice financier immédiat en contrôlant sa consommation énergie, pour 81 %. Les dispositifs de surveillance contre les intrusions sont appréciés (à 72 %), comme les capteurs installés chez les personnes âgées qui signalent une chute ou une inactivité suspecte.

« La croissance est rapide et dans cinq ou dix ans, certains gadgets nous sembleront sans doute des prérequis », remarque Brice Teinturier, le directeur général délégué d'Ipsos. « Si la connectivité devient la norme dans la construction neuve, l'ancien suivra et les Français s'équiperont », pense de son côté Jean-Marc Torrollion, le président de la Fnaim, la Fédération nationale de l'immobilier.

Plus de la moitié des logements achevés il y a moins de cinq ans possèdent au moins un équipement connecté, 30 % en ont deux. Les immeubles neufs sont désormais souvent livrés avec des applications de commande à distance du chauffage et de gestion centralisée de certains services« Il faut garder à l'esprit qu'un projet immobilier dure en moyenne cinq ans, avec le risque de livrer des logements équipés de systèmes déjà obsolètes », ajoute Philip Gibon, le directeur technique de la fédération des promoteurs immobiliers (FPI).

Quand ils ne les trouvent pas sur place, les Français rechignent à prendre l'initiative de les installer, et d'abord pour une question de coût. Moins de 50 % des ménages interrogés se disent prêts à investir, quel que soit le service proposé. En toute logique, 35 % des ménages dotés de deux équipements au moins gagnent plus de 5.000 euros net par mois.

Autre frein, les ondes font peur. Malgré le fait qu'elles vivent, pour la plupart, un téléphone collé à l'oreille, 54 % des personnes interrogées ont peur que les ondes wi-fi ou électromagnétiques nuisent à leur santé ou à celle de leur entourage. Et le chiffre augmente avec le nombre d'enfants à la maison.

Enfin, et là encore sans peur de l'incohérence, les Français, qui de plus en plus se répandent sur les réseaux sociaux, se disent pourtant jaloux de leur intimité. Les trois-quarts de l'échantillon craignent que ces équipements servent de mouchards et une même proportion ne souhaite pas voir leurs données privées commercialisées par des entreprises. Les difficultés des fournisseurs d'énergie à rentrer dans les appartements pour installer les compteurs Linky témoignent de cette réticence.

Source : "Logement connecté : les Français n'ont pas encore la fibre" - Les Echos – Catherine Sabbah – 27 septembre 2018

 

L'an dernier, plus de 30.000 objets connectés pour piloter le chauffage ont été vendus, soit une croissance de près de 50 % sur un an. Les partenariats avec les fournisseurs d'énergie ont en revanche peu séduit.

Si l'été indien n'y fait pas encore penser, la « saison de chauffe », qui démarre traditionnellement autour du 15 octobre, sera l'occasion pour les ménages de bientôt penser à leurs installations.  Depuis quelques années, les thermostats programmables ont vu naître une génération d'outils connectés, qui permettent de piloter le chauffage au gaz ou électrique depuis un smartphone ou une tablette.

Si ce n'est pas un raz-de-marée, ils s'installent peu à peu dans le paysage. L'an dernier, 31.200 unités ont été vendues en France, soit 10.000 de plus que l'année précédente (+47 %), selon les données de GfK fournies aux « Echos ». Au premier semestre, cette année, 12.200 thermostats connectés ont été vendus, soit encore une croissance de 50 % sur un an. « Le marché est en progression, les prix sont en baisse, le nombre de références est en hausse : tous les indicateurs sont au vert », estime GfK.

Parmi les canaux de distribution - grandes surfaces, magasins de bricolage, sites Internet...-, les partenariats avec les fournisseurs d'énergie, qui proposaient des réductions de prix sur les thermostats, ont en revanche déçu. « Nous avions au départ développé nos propres outils, mais c'était compliqué. Du coup, nous avons fait des partenariats avec Nest et Netatmo, mais cela reste confidentiel », indique Augustin Honorat, directeur du marché des particuliers d'Engie.

« On garde notre partenariat mais la demande était très faible, avec quelques dizaines ou centaines de ventes », note aussi Matthieu Tanguy, directeur digital et marketing de Direct Energie, qui avait fait un partenariat avec Nest, le thermostat de Google . « Les fournisseurs d'énergie n'ont jamais vraiment poussé la commercialisation au téléphone des offres avec thermostat connecté. Peut-être considèrent-ils ce produit comme secondaire et peu rémunérateur », avance de son côté Xavier Pinon, cofondateur du courtier en énergie Selectra.

« Les clients préfèrent découpler leur achat d'énergie et celui d'un thermostat connecté », juge Frédéric Potter, président de Netatmo, qui se revendique numéro un du marché. « Le thermostat n'est pas un gadget, c'est un achat très réfléchi qu'on accroche au mur et qui va durer quinze ou vingt ans. Il doit résister au changement de locataire ou au changement de fournisseur d'énergie ». Au Royaume-Uni, Netatmo est partenaire d'EDF Energy, mais ces équipements font partie des arguments pour faire bouger les clients, dans un marché plus concurrentiel.

Pour se développer, le secteur se tourne désormais vers les fabricants de radiateurs connectés et les promoteurs immobiliers. Netatmo a travaillé avec BNP Paribas Real Estate, et Sowee avec Ogic pour de premières réalisations. Surtout, ils parient sur les assistants vocaux comme Alexa d'Amazon, Apple HomeKit ou Google Home.

« Notre stratégie est de rajouter des options logicielles, pour que les clients qui ont acheté un produit Netatmo il y a quatre ans puissent profiter des développements », explique Frédéric Potter.

Source : "Les thermostats connectés entrent dans les maisons" – Les Echos – Véronique Le Billon – 27 septembre 2018

 

Le 4ème fabricant mondial de smartphones (derrière Samsung, Huawei et Apple), le chinois Xiaomi, veut « entrer dans les maisons pour y vendre des services »

Pour s'imposer et répondre à la concurrence croissante d'autres fabricants chinois, tels qu'Oppo et Vivo, Xiaomi accepte des marges minuscules. Voire même le revendique ! A l'occasion de son introduction en Bourse au début de l'été, le fabricant s'engage à ne pas faire plus de 5 % de marge nette dans les terminaux. De quoi rendre perplexe plus d'un investisseur !

Si Xiaomi l'assume, c'est qu'il refuse d'être considéré comme simple fabricant de « hardware ». « Xiaomi est une société Internet proposant des smartphones et d'autres objets intelligents, connectés par une plate-forme IoT [Internet des objets] », explique Lei Jun dans une lettre aux investisseurs. Des bracelets connectés jusqu'aux purificateurs d'air, en passant par les autocuiseurs de riz ou encore les enceintes et les brosses à dents connectées, l'entreprise multiplie les produits, rêvant d'être au coeur d'une maison intelligente dont la plupart des objets seraient connectés et pilotés par un téléphone Xiaomi. Pour cela, Xiaomi ne produit lui-même que les équipements principaux (TV, PC portable, routeurs et enceintes), confiant le reste à une myriade de start-up. Plus de 200 entreprises ont déjà rejoint l'écosystème, conservant leur autonomie mais bénéficiant du soutien, de la marque et du réseau de ventes de Xiaomi.

Avec tous ces produits, Xiaomi élargit considérablement la taille de son terrain de jeu : en forte croissance, le marché des objets connectés devrait être trois fois plus gros que celui des smartphones d'ici à 2022, estiment les analystes de Credit Suisse. Mais le principal objectif de Xiaomi est encore ailleurs. Tous ces objets intelligents vendus quasiment à prix coûtant sont autant de produits d'appel visant à attirer de nouveaux clients. Et une fois ces clients conquis, l'objectif final de leur proposer une multitude de services Internet. Le nerf de la guerre est là. C'est via la vente de services Internet que Xiaomi compte monétiser sa coûteuse expansion dans les téléphones portables, partie émergée d'une stratégie bien plus grande. « L'iceberg est une bonne analogie pour expliquer le modèle économique de Xiaomi », observent les experts de la banque helvétique.

Source : « Xiaomi, le chinois qui veut connecter le monde » - Les Echos – 27 septembre 2018

 

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