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Trottoirs ! était à l'honneur ce jeudi de France Culture, dans l'émission Géographie à la carte de Matthieu Garrigou-Lagrange : podcast.

Présentation sur le site internet de l'émission :

Des prostituées aux trottinettes, des queues pour attendre son kebab ou devant le distributeur de billets, sans parler des terrasses, des arbres, des bancs et des abribus : en réalité, c’est sur le trottoir que ça se passe… Sans compter ce qu’il y a sous le trottoir, c’est-à-dire les réseaux d’égout, la fibre optique, le gaz ou l’électricité : faire un trou dans le trottoir est devenu aussi périlleux que de jouer au mikado...

Car le trottoir n’est pas seulement l’espace du piéton mais de bien d’autres enjeux, et le partage de cet espace citadin est au cœur de nombreux conflits. Ces trottoirs nous en retracerons la petite histoire et en dessineront la géographie ce soir avec notre invitée Isabelle Baraud-Serfaty, consultante et maîtresse de conférences en économie urbaine, fondatrice de l’agence de conseil en économie urbaine ibicity, et autrice du premier livre sur le sujet depuis 1805, quand l’abbé Dillon s’était penché sur la question à une époque où n’y en avait pourtant pas beaucoup  : Trottoirs ! - Une approche économique, historique et flâneuse, qui vient de paraître aux éditions Apogée. Du trottoir, elle a fait une véritable obsession, depuis le jour où, lors de l'un de ses cours d’économie urbaine à Sciences Po lui est apparu que le trottoir était l’objet urbain privilégié qu’elle recherchait pour incarner les transformations de la ville...

Légende de la carte : "trottoirs homogènes et quasi homogènes", in "Les trottoirs de Pompéi, une première approche", de Catherine Saliou

"Cette carte représente le tracé des rues de Pompéi et fait figurer en couleur l’emplacement d’un certain nombre de trottoirs. Elle permet donc de rappeler que les trottoirs existaient à l’époque antique. […] Mais elle ne représente pas tous les trottoirs, uniquement ceux dits « homogènes », c’est-à-dire qui sont identiques d’un bout à l’autre de la rue, par opposition aux trottoirs discontinus (le bout de trottoir devant une façade va être différent du trottoir devant le bout de façade [d'à côté]). Est-ce que le trottoir a été réalisé par les riverains ou bien par une instance collective dans le cadre d’un programme d’ensemble ? Cette question est au cœur du trottoir, de la dimension hybride public-privé qui lui est constitutive. Et cette carte rejoint par ailleurs la notion de la mémoire et des traces, elle s’appuie sur une observation très fine des trottoirs de Pompéi, et le fait que ce soit cette matérialité qui, 2000 après, permette de reconstituer les processus de fabrication de la ville et de ses usages rend cette objet fascinant. Elle nous reconduit aussi à cette idée qui revient à peu à l’ordre du jour : cet appel pressant à apprendre à voir et à observer, à cette phrase de Jules Verne, mise en exergue par Perec dans La Vie mode d’emploi : « regarde de tous tes yeux, regarde »."

L'émission a aussi été l'occasion de revenir sur la valeur du trottoir, et de rappeler que, à la différence des Dupont et Dupont de Tintin, "l'usage marchant" et "l'usage marchand" du trottoir ne doivent pas être confondus ! Merci aussi à Matthieu Garrigou-Lagrange d'avoir commencé l'émission avec une musique qui rappelle combien le trottoir est joyeux !

Pour écouter le podcast : ici

Pour écouter Trottoirs ! dans Book Club, sur France Culture également, le 30 mai 2023 : . Cette fois-ici c'était sur les aventures urbaines et quotidiennes, avec un co-invité, l'auteur Rémy Oudghieri, et l'approche était un peu différente.

Pour lire la critique dans le Monde des livres : ici.

Pour "feuilleter" Trottoirs : .

Pour une présentation en 6 minutes dans 28 minute sur Arte : ici.

Les trottoirs et les enjeux de végétalisation, sur France Inter : .

 

(post linkedin associé : ici)

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