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A lire sur le site de la Vie des idées, la critique du livre "La terre privatisée", en attendant de lire l'ouvrage.

 

 

La question du commun et des communs a été introduite dans le champ académique français par les travaux des philosophe et sociologue P. Dardot et C. Laval d’un côté et des économistes B. Coriat et F. Orsi de l’autre. Depuis, des juristes et des historiens contribuent également à travailler cette question. Leurs recherches s’intéressent notamment aux régimes d’appropriation et mettent en cause le primat de la propriété privée absolue et exclusive dans notre rapport aux ressources matérielles.

Depuis Blackstone en Angleterre (Commentaries on the Law of England, 1765) et Pothiers (Traité du domaine de propriété, 1772) en France, la propriété privée est définie comme un droit absolu et exclusif, imposant la mainmise despotique du propriétaire sur ce qui lui appartient. Le régime dominant d’appropriation des ressources matérielles, à savoir la propriété privée, semble faire obstacle à toute forme d’appropriation collective ou même à la prise en compte juridique des biens communs. Comment alors faire valoir le commun face à l’appropriation privative ? Comment gérer démocratiquement une ressource commune sur laquelle une communauté d’usagers se distribuerait des droits ? Voici, de façon très générale, les questions qui animent ce champ de recherche pluridisciplinaire.

Dans ce cadre, l’originalité de cet ouvrage est de se concentrer sur la question écologique et, plus généralement, celle des effets des phénomènes d’appropriation sur les rapports de l’homme à la nature en portant à la connaissance du lectorat francophone des travaux inédits en français.

 

Frédéric Graber, Fabien Locher (dir.), Posséder la nature. Environnement et propriété dans l’histoire, Éditions Amsterdam, 2018, 350 p., 24 €.

 

Une bibliographie figure également à la fin de l'article.

 

 

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