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Ce 5 juin 2025, jour de visite de la Biennale d'architecture à Venise, la température était clémente et le soleil se cachait derrière les nuages pluvieux, mais on a quand même cherché l'ombre... dans le prolongement de la chronique prospective "Déneigement, ombre : quels services locaux dans les villes réchauffées ?". Ce billet est un billet de travail, évolutif, qui prétend d'autant moins être exhaustif que la visite s'est faite au pas de course (du soleil).

L'ombre était notamment présente dans les pavillons bahreinien, américain, français, allemand, et dans la ruelle le long de la Corderie. Elle renvoie largement à la question de l'extérieur et de l'intérieur - et donc à la limité entre l'espace public et l'espace privé.

 

Pavillon de Bahreïn : l'ombre comme équipement commun

Photo ibicity

Le pavillon de Bahreïn, qui a reçu le Lion d'or des pavillons nationaux, s'intitule : "HEATWAVE". Il y est largement question d'ombre, puisqu'il propose des pavillons d'ombre temporaires ("temporary shading pavilions") qui, d'une part, servent là où le repli à l'intérieur n'est pas possible (par exemple sur des sites de construction), et, d'autre part, peuvent constituer des communs thermiques ("The Thermal Communs") et des lieux de sociabilité dans des espaces extérieurs. "Le projet et la recherche proposent un prototype reproductible de structures d'ombrage utilisables sur les chantiers, utilisant des sous-produits du processus de construction, à savoir des grilles en aluminium généralement utilisées pour les échafaudages". (les textes originaux figurent en fin de billet) 

Photo ibicity

 

Photo du catalogue

 

Extrait du catalogue

 

Capture Google Maps. Localisation du site de construction à Madinat Salman (photo ci-dessus)

 

Extrait du catalogue

"Heatwave propose une réponse architecturale à la menace mondiale croissante des chaleurs extrêmes, en ciblant les personnes les plus exposées et vulnérables, les travailleurs en extérieur, notamment sur les chantiers de construction. Le pavillon présente un système modulaire d'espaces extérieurs alliant techniques de refroidissement traditionnelles bahreïniennes et recherche contemporaine sur les matériaux et l'environnement. Le pavillon se présente comme une maquette à l'échelle 1 du concept architectural – un prototype grandeur nature qui incarne les principes d'adaptation environnementale au cœur du projet. Sa structure – définie par une plateforme surélevée, un plafond suspendu et une colonne centrale de soutien – sert à la fois de cadre spatial et de dispositif climatique"*.

Le pavillon comprend aussi quelques planches dédiées à l'ombre des voitures, avec comme point de départ le constat d'une ironie : les voitures, qui avaient permis de lutter contre la chaleur, ont désormais elles-mêmes besoin d'être protégées de cette chaleur !**

Car shade. Photo ibicity à l'intérieur du pavillon

"Ce qui a débuté par un intérêt pour la manière dont les Bahreïnis ont adopté les dispositifs d'ombrage nous a progressivement conduit à nous concentrer sur ceux spécifiquement conçus pour protéger les voitures. Si les voitures ont été initialement introduites comme une solution à la chaleur intense du Golfe, elles doivent désormais être protégées de ce même climat. L'ombrage est devenu un aspect crucial, mais souvent négligé, de l'architecture à Bahreïn et dans le Golfe. Plutôt que d'être intégré à la conception des bâtiments, il apparaît souvent comme un « ajout » informel. Nous avons d'abord été attirés par la grande variété de formes d'ombrages pour voitures, souvent construits comme des extensions de maisons privées. Nos observations ont rapidement révélé un lien plus profond entre ces structures et l'histoire des quartiers où elles se trouvent. En examinant différentes zones, des tendances distinctes ont commencé à émerger, montrant comment l'évolution des approches de développement urbain a façonné à la fois le besoin et l'apparence des ombrages pour voitures au fil du temps. Cette évolution peut être retracée à travers cette chronologie : avant les années 1950, les quartiers étaient naturellement piétonniers et à usage mixte, nécessitant peu d'espaces pour les voitures. Dans les années 1960, les extensions de routes à Manama ont marqué une évolution vers une planification centrée sur la voiture. En 1968, le plan directeur d'Isa Town a introduit des routes plus larges et une politique de voiture par logement. Dans les années 1970, ce modèle a été appliqué à l'expansion des villages, souvent au détriment de l'espace public. Dans les années 1980, les lotissements publics ont permis d'agrandir les terrains et d'élargir les rues, tandis que dans les années 2010, la pénurie de terrains a réduit le nombre de propriétés et l'espacement, nous ramenant à des quartiers à nouveau encombrés par les voitures".***

Le catalogue détaille aussi la science des vagues de chaleur ("THE SCIENCE OF HEATWAVES: GLOBAL CONTEXT AND LOCAL IMPACTS", de Eduardin Gascon Alvarez, Caitlin Mueller, and Leslie Norford) et la manière dont l'urbanisme traditionnel s'est adapté à la chaleur ("LIVING WITH HEAT: URBAN SPACE AND CLIMATE ADAPATION IN BAHREIN", par Walfa Al Ghatam). Il revient notamment sur l'arrivée de l'air conditionné et des climatiseurs - qu'on retrouve d'ailleurs dans l'entrée de l'exposition principale de l'exposition de Carlo Ratti :

Installation « Terms and conditions » de l’agence Transsolar

A noter que les architectes du pavillon n'ont pas été autorisés à creuser un puits géothermique dans l'Arsenal. A la place, l'espace est refroidi par un système de "ventilation mécanique", ce qui conduit Fabrizio Gallanti à écrire dans Deezen : "Fakery and deception is everywhere at Venice Architecture Biennale 2025" (merci MLM pour l'indication de cet article).

 

Pavillon américain : le porche, refuge ombragé privé

Le pavillon américain est consacré à la figure du porche : Porch: An Architecture of Generosity.

Photo d'une planche à l'intérieur pavillon

"Le porche américain est une icône architecturale méconnue, transparaissant à travers les échelles, les géographies, les communautés, les méthodes de construction et les histoires. Nous mettons en lumière son caractère, sa valeur et sa fonction à travers un nouveau porche contemporain au Pavillon, qui invite les visiteurs de la Biennale à s'attarder, à visiter et à découvrir les expressions de la culture américaine. Tout au long de la Biennale, ce nouveau porche sera le lieu d'activités – performances, échanges sociaux et culturels, dialogues éducatifs –, servant à la fois de phare, de lieu de rassemblement, de seuil et de refuge ombragé face aux intempéries".*

Photo d'une planche à l'intérieur pavillon

"L'obsession de l'intimité s'est accompagnée d'un repli sur soi. Cette transition du porche au patio est paradoxale. Les familles du XIXe siècle étaient censées être publiques et luttaient pour préserver leur intimité. Le sentiment d'appartenance au XIXe siècle s'est en partie développé grâce à cette attente de formes d'interaction sociale facilitées par le porche. Les hommes et les femmes du XXe siècle ont atteint un haut degré d'intimité sur le patio, la terrasse ou le balcon d'un immeuble, mais ce faisant, ils ont perdu le contact quotidien avec la communauté".** Richard H. Thomas, From Porch to Patio. Pour aller plus loin (lien indiqué dans le pavillon) : American Porch Life: Social Worlds Beyond the Household

Evidemment, entre le porche et le trottoir, il n'y a qu'un pas : Dans "Belonging: A Culture of Place" (2009), feu la grande critique culturelle Bell Hooks décrivait le porche comme un seuil : un « espace liminal, situé entre la maison et le monde des trottoirs et des rues » et dont le franchissement « ouvrait la voie au changement »***.

 

Pavillon français : vivre avec... l'ombre

Le Pavillon français s'intitule "vivre avec", et présente une quarantaine de projets qui démontrent comme on vit "avec l'existant", "avec les proximités", "avec l'abîmé", "avec les vulnérabilités", "avec la nature", "avec les intelligences réunies". Surtout, l'installation qui a été réalisée est une manière d'illustrer ce "vivre avec" : alors que le bâtiment du pavillon français était fermé cette année pour des travaux de restauration et d'adaptation thermique, le projet des commissaires (grand merci à Dominique Jakob, Eric Daniel-Lacombe et Martin Duplantier pour leur visite guidée passionnante !) a été de refuser de s'installer ailleurs, mais de s'installer à côté, en se greffant sur son chantier d'échaffaudages et en y déployant des ramifications, également, ce qui n'avait jamais été fait jusqu'à présent, en permettant aux visiteurs de descendre vers le canal à travers les arbres... et leur ombrage. Comme l'explique Dominique Jakob, il est probable que, demain, le circuit de visite des pavillons de la biennale se fera plutôt par l'extérieur sous les arbres rafraichissants que par la grande allée principale.

"Vivre avec l'ombre" n'est pas une thématique spécifique, mais plusieurs projets exposés sur les échaffaudages l'abordent : le grand marché central de Kinshasa (Think tank architecture, page 142 du catalogue), la toiture-ombrière de l'Université Oasis au Caire (Jakob+MacFarlane, page 154), les "casquettes" du Lycée Simone-Veil (Corinne Vezzoni, page 166), Make it rain (Quentin Gérard et al., page 218), l'expertise du projet urbain de la ZAC de la Constance (Philippe Rahm architectes, page 270).

Pavillon français - photo ibicity

 

Rue le long de la Corderie : ombre statique, versus ombre mobile

Le long de la ruelle qui longe les 300 mètres du bâtiment de la Corderie, Urban Heat Chronicles propose une installation inspirée des rues vénitiennes étroites avec les cordes à linge suspendues : "Inspirée des étendoirs à linge et des ruelles étroites de Venise, cette installation statique suspend des textiles recyclés imprimés à la planche de motifs végétaux thermo-adaptatifs. Elle crée des espaces ombragés qui font écho à une sagesse architecturale séculaire tout en favorisant les liens environnementaux et sociaux"*.

Photo ibicity

Urban Heat Chronicles propose aussi une installation mobile, en forme de pergola mobile (Pavillon mobile de T12 Lab), qui est une pergola sur roues qui se déplace en fonction de la course du soleil, ornée de motifs végétaux imprimés avec des teintures naturelles sur du tissu en coton recyclé, pour des événements éphémères dans l'espace public (par exemple, tables rondes, dîners, petites expositions, ateliers, activités pédagogiques dans les cours d'école, etc.). La pergola se transforme au gré de ses différents usages".**

Installation non vue. Source : Urban Heat Chronicles"

"Le pavillon mobile prolonge ces idées dans les campi vénitiens grâce à une structure d'ombrage nomade qui suit la course du soleil, reflétant la capacité d'adaptation des plantes. Accueillant discussions, repas et rassemblements spontanés, il devient un exemple vivant de solutions d'ombrage tactiques. (...) Grâce à l'ombre, aux motifs et à la participation, Urban Heat Chronicles transforme Venise en un laboratoire vivant pour un avenir durable. (source : Urban Heat Chronicles).

Pavillon allemand : les différentes formes d'ombre publique

Le pavillon allemand est intitulé "Stresstest".

Intérieur du pavillon - photo ibicity

Le chapitre "DE-STRESS" du catalogue insiste sur l'importance des espaces publics et le retour à des dispositifs traditionnels, avec notamment des vues des portiques de Bologne (évoqués dans Géographie à la carte et qui sont d'une certaine manière le "négatif" / la vision inversée des porches américains), les voiles d'ombrage d'une rue de Malaga, de la canopée dans une place d'Alberobello, de l'ombrière-miroir de Michel Devignes dans le Vieux-Port à Marseille, etc.

Pages 190 et 191 du catalogue - Bologne

 

Pages 182 et 183 du catalogue - Lucca (une photo qui rappelle l'ouvrage "Jardins en couverture", de Chartier Dallix)

Le graphique "combinations of actions", qui montre l'impact des différentes actions en fonction de l'heure de la journée, rappelle que la valeur de l'ombre par rapport à celle du soleil dépend, outre du climat, de l'heure et aussi de la saison ("La valeur du soleil sera toujours plus importante que celle de l'ombre, car on peut fabriquer de l'ombre, mais on ne peut pas fabriquer le soleil", dixit DM en marge de la visite).

Pages 178 et 179 du catalogue

 

Intérieur du pavillon - photo ibicity

 

Les bulletins météos qui figurent dans le pavillon allemand rappellent que tout le monde parle du temps qu'il fait, rappelant ainsi l'exposition "Everebody talks about the weather", qui avait eu lieu en 2023 à la Fondation Prada, citée par Paola Vigano.

Source : arte.it

Voir aussi l'ouvrage "Le bulletin météo, une fenêtre sur le climat", de Simone Fehlinger, éditions deux-cent-cinq. Peut-être que s'intéresser au temps qu'il fait permet d'oublier le temps qui passe ! En tout cas, un grand grand merci à la Fabrique de la Cité et Léonard (de Vinci) pour cette learning expedition particulièrement riche.

 

Autres billets de ce blog sur l'ombre :

"L'ombre, ressource publique"

"Les trottoirs des Champs-Elysées sont une ressource rare"

"Déneigement, ombre : quels services locaux dans les villes réchauffées ?"

 

Textes en version originale

(les traductions ont été faites via Google Translate après une retranscription de texte grâce à l'intelligence artificielle d'un iphone).

Sur le pavillon de Bahrein :

Extrait du catalogue

*"Heatwave presents an architectural response to the increasing global threat of extreme heat, focusing on those most exposed and vulnerable, workers performing outdoor labor, particularly on construction sites. The pavilion introduces a modular system for outdoor spaces that combines traditional Bahraini cooling techniques with contemporary material and environmental research. The pavilion is presented as a 1:1 mock-up of the architectural concept —a full-scale prototype that embodies the principles of environmental adaptation at the heart of the project. Its structure — defined by a raised platform, a suspended ceiling, and a central supporting column —serves as both a spatial framework and a climatic device.

Conceived as a system that can be multiplied and extended across different contexts, the pavilion allows visitors to directly experience how architecture can shape microclimates through form, materiality, and passive environmental strategies. Rather than a symbolic instal-lation, it offers an inhabitable space where thermal, atmospheric, and social dimensions intersect.

Heatwave also frames public space as a "thermal commons" —a shared environmental resource where climate comfort becomes a form of social equity. The pavilion's research extends to a series of public-space typologies, ranging from school courtyards to urban intersections and construction sites. Each scenario addresses specific climatic, social, and spatial challenges, suggesting how modular and adaptable cooling structures could be deployed across diverse urban conditions to enhance collective well-being.

Through its combination of structural innovation, environmental intelligence, and material research, Heatwave opens a broader conversation about the evolving role of architecture in a warming world. It advocates for an architecture of adaptation - responsive, porous, and resilient-reclaiming the commons not through enclosure, but through environmental stewardship. The pavilion is not presented as a definitive solution, but as an ongoing experiment: an open framework for thinking, building, and inhabiting differently".

** We found it ironic that cars - originally introduced for domestic use to combat the Arabian Gulf's hot weather since the mid-20th century - now require protection from that same heat.

*** What began as an interest in how people in Bahrain adopted shade-making devices gradually led us to focus on those specifically designed to shade cars. While cars were originally introduced as a solution to the Gulf's intense heat, they now require protection from that very climate. Shading has become a crucial yet often overlooked aspect of architecture in Bahrain and across the Gulf. Rather than being integrated into the design of buildings, it frequently appears as an informal "add-on." We were initially drawn to the wide variety of car shade forms, often constructed as extensions to private homes. Our observations soon revealed a deeper connection between these structures and the histories of the neighborhoods in which they appear. As we surveyed different areas, distinct patterns began to emerge, showing how changing urban development approaches have shaped both the need for and the appearance of car shading over time.
This evolution can be traced through this timeline: Before the 1950s, neighborhoods were organically walkable and mixed-use, requiring little accommodation for cars. In the 1960s, road extensions in Manama marked a shift toward car-centric planning. By 1968, Isa Town's master plan introduced wider roads and a car-per-home policy. The 1970s saw this model applied to expanding villages, often at the expense of public space. In the 1980s, government housing developments brought larger plots and wider streets, while the 2010s saw land scarcity shrink properties and spacing, returning us to car-congested neighborhoods once again.

 

Sur le pavillon américain :

 

* The American porch is an unheralded architectural icon -persisting across scales, geographies, communities, construction methods, and histories. We spotlight the porch's multi-layered character, value, and purpose through a new, contemporary porch at the Pavilion to welcome Biennale visitors to linger, visit and experience expressions of American culture. Throughout the Biennale, this new porch will be the locus of activity--performances, social and cultural exchange, educational dialogue-simultaneously acting as a beacon, a gathering place, a threshold, and a shaded respite from the weather. The new front porch of the US Pavilion, which aligns with the Biennale theme Intelligens: Natural. Artificial. Collective., is built and finished from common and reusable resources - mass timber components prefabricated off site and earthworks of Venetian provenance".

** An obsession with privacy paralleled the retreat from the public : In this transition from porch to patio, there is an irony. Nineteenth-century families were expected to be public and fought to achieve their privacy. Some of the 19th-century sense of community was achieved because of this expectation for forms of social interaction that the porch facilitated. Twentieth-century men and women have achieved a high degree of privacy in the patio, deck, or condominium balcony, but in so doing have lost daily touch with a sense of community". Richard H. Thomas, From Porch to Patio.

***"In Belonging: A Culture of Place (2009), the late great cultural critic bell hooks wrote of the porch as a threshold; a "liminal space, standing between the house and the world of sidewalks and streets" and to cross it, "opened up the possibility of change". Stephen Burks Man Made's contribution to PORCH: An Architecture of Generosity, considers the transformative potential of the porch through a collection of handcrafted objects and furniture. Through contemporary expressions of vernacular home furnishings".

 

Rue le long de la Corderie

*"Inspired by Venice’s laundry lines and narrow streets, the static installation suspends upcycled textiles block-printed with patterns of heat-adaptive plant strategies. This creates shaded spaces that echo centuries-old architectural wisdom while fostering environmental and social connections".

**"The mobile pavilion extends these ideas into the Venetian campi with a nomadic shade structure that tracks the sun, mirroring plants’ ability to adapt. Hosting discussions, meals, and spontaneous gatherings, it becomes a living example of tactical shade solutions. (...) Through shade, pattern, and participation, Urban Heat Chronicles transforms Venice into a living laboratory for sustainable futures". (source : Urban Heat Chronicles). "Mobile Pavilion by T12 Lab: Pergola on wheels that can move based on the sun’s path, featuring the plant motif block prints with natural dyes on recycled cotton fabric for pop-up events in public space (e.g. roundtable discussions, dinners, small exhibitions, workshops, educational activities in school courtyards, etc.). The pergola transforms through its different uses.​​​​​​"​ (source)

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