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L'Institut d'Aménagement et d'Urbanisme de la Région Ile-de-France organise, avec ibicity, une journée d'échanges le jeudi 18 octobre prochain sur le thème : "l'aménagement a-t-il changé de mains ?".

Si l'on avait voulu être un peu plus provocateur, le thème de la journée aurait pu s'intituler : "La fin des aménageurs ?". Car l'enjeu est bien de s'interroger sur les évolutions de ces acteurs alors même que l'on constate que leur rôle est fortement questionné :

  • parce que la valeur n'est plus dans la production mais se déplace, en amont dans le foncier, ou en aval dans les usages ;
  • parce qu'ils sont court-circuités dans le cas des APUI (appels à projets urbains innovants) et autres Réinventer ;
  • parce qu'une grande partie de la production neuve de logements se fait hors opérations d'aménagement (cf. les marchés de l'étalement urbain)
  • parce que les opérations d'aménagement sont sur des temps de projet très longs quand on ne sait pas ce que sera un bureau dans ou une voiture dans 5 ans ;
  • parce que les aménageurs sont dans une relation BtoB quand l'enjeu est désormais de nouer des relations BtoC ;
  • ...

 

Une première table-ronde portera sur une mise en perspective historique.

Une deuxième table-ronde cherchera à aborder la diversité des territoires franciliens, avec la question de savoir si les aménageurs ont encore vocation à être présents sur tous les territoires.

Une troisième table-ronde s'intitulera "POPS versus macro-lots". En effet, une des fonctions premières de l'aménageur est de découper des lots qui sont cédés aux promoteurs pour réaliser leur opération. Mais alors que l'échelle d'intervention des promoteurs était traditionnellement la parcelle, leur échelle d'intervention s'élargit désormais au macro-lot voire au macro-macro-lot, et pose la question de la gestion de ces morceaux de ville. Va-t-on vers un urbanisme à l'anglo-saxonne, où se développent les POPS (privately owned public-spaces), selon un modèle de détention par un investisseur (souvent présent dès l'amont dans la transformation du quartier) ? Ou  vers un modèle "macro-lot", plutôt à la française, de détention par les copropriétaires (avec des questions sur l'implication de la communauté habitante et du modèle économique) ?

Une dernière table-ronde, enfin, portera sur la dissociation de l'usage de la propriété foncière. Alors qu'auparavant, la chaîne de l'aménagement-immobilier consistait en un transfert successif de propriété jusqu'à l'investisseur, ce n'est désormais plus le cas avec les mécanismes de dissociation usage/ propriété. Quelle est alors la place de l'aménageur ? Comment est-il requestionné ?

Derrière ces interrogations, il s'agira bien de comprendre comment les aménageurs peuvent renouveler leurs modes de faire, alors même qu'une de leur fonction essentielle, on a tendance à l'oublier, est d'assurer la péréquation financière entre des programmes rentables et des programmes qui le sont moins, et de permettre ainsi le financement des équipements et espaces publics et la mixité sociale et programmatique.

 

A lire également notre billet sur la fin du bilan d'aménagement.

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