“Les métamorphoses des villes” sur France Culture

Entendez-vous l’éco ?“, l’émission de Tiphaine de Rocquigny qui croise économie et sciences sociales (sur France Culture, du lundi au vendredi de 14h à 15h, et en podcast), consacrait ses trois dernières émissions aux “métamorphoses des villes“.

Nous avons eu le plaisir d’intervenir dans l’épisode 2, “Les géants du numérique dans la cité“, aux côtés d’Antoine Courmont, directeur de la Chaire Villes et numérique de Sciences Po (que nous retrouverons dans le prochain séminaire “Futurs de villes” de Futuribles ).

 

Extrait de la page de France Culture consacrée à cet épisode :

Le développement numérique de villes hyper-connectées s’effectue en grande partie par des acteurs privés. Les entreprises de l’économie numérique se sont insérées dans le champ urbain et renouvellent la face et les lois de ce marché.

Comment le numérique transforme-t-il la ville ? Depuis les années 2000, les smart cities promettent monts et merveilles à savoir une gestion plus efficace et plus écologique de la ville. Les start-ups et les géants du numérique se sont engouffrés dans ce marché porté par les données. A l’heure où la moitié de la population mondiale est urbaine, comment le public peuvent-ils travaillent ensemble pour rendre la ville plus vivable

Pour en parler, Tiphaine de Rocquigny reçoit Isabelle Baraud-Serfaty, enseignante à Sciences Po Paris et fondatrice d’Ibicity, et Antoine Courmont, docteur en Sciences Politiques et Directeur de la chaire Ville et Numérique à Sciences Po Paris.

La ville, un espace à saisir : l’émergence d’un marché prometteur

Selon Antoine Courmont, “IBM et Cisco débarquent dans le champ urbain. Ce sont des entreprises qui cherchent des relais de croissance et comme le monde s’urbanise, elles voient dans les villes un marché potentiel qui semble très prometteur. Notamment car, de leur point de vue d’ingénieur, la ville est un ensemble de systèmes techniques que l’on peut interconnecter grâce aux données, que l’on va faire circuler et que l’on va optimiser“. Pour Isabelle Baraud-Serfaty, “on a pas vu tout de suite que des acteurs comme AirBnb ou Uber étaient des acteurs de la ville. Par exemple, AirBnb a d’abord été vu comme un acteur qui allait disrupter le secteur du tourisme. On s’est ensuite rendu compte que c’était un acteur qui disruptait tout autant sinon plus le secteur du logement et même plus fondamentalement le fonctionnement des villes“.

La recherche d’une troisième voie entre privé et public

Selon Antoine Courmont, “la relation entre les collectivités et les plateformes est très intéressante car elle est plurielle. Elle montre que le déterminisme technologique qui voudrait que les acteurs privés s’imposent ne se passe pas comme ça. Sur les territoires, il y a des formes de régulation qui se mettent en œuvre”. Pour Isabelle Baraud-Serfaty, “un certain nombre de ces plateformes ont besoin de ressources clefs qui appartiennent aux collectivités locales. Parmi ces ressources, il y a notamment la question de l’espace public et de la bordure de trottoir qui est une ressource clef pour tous les opérateurs de type Uber, VTC, logistique urbaine… Il y a un véritable enjeu à ce que les collectivités locales aient bien conscience que le fait qu’elles maîtrisent cet espace public, qui est absolument essentiel à ces acteurs pour opérer, est un levier qu’elles doivent activer”.

Références sonores

Lecture d’un extrait de Ravage de René Barjavel (1943) ; les débuts d’Uber – conférence de Curtis Chambers, ingénieur chef en 2013 ; extrait de la série “Silicon Valley” ; interview de Lorraine Mattern, responsable du stationnement et des technologies à l’Agence des transports de la ville de San Francisco – Interception – 2015

Références musicales

New World Tower – Blur – Dirty Dancer – Orion Sun

 

Et pour aller plus loin, quelques ressources ibicity (parmi d’autres) sur des points évoqués lors de l’émission :

Notre carnet d’économie urbaine 2022 qui revient notamment sur le “curb management”, les darkstores, les nouveaux encombrements du trottoir sous l’effet des opérateurs de logistique et du “quick commerce”, la “multitude”, la gouvernance d’écosystèmes urbains, etc.

Le chapitre sur “Le trottoir, lieu de l’esthétique ordinaire de la ville” ou pourquoi le numérique impacte jusqu’à la beauté des villes.

Une note pour le Réseau National des Aménageurs sur “les villes au défi de la gratuité” (en lien avec le changement de nature du gratuit dans la ville que nous avons évoqué dans l’émission)

Nos capsules (vidéos) de cours à Sciences Po sur les plateformes numériques et la transition numérique (ou pourquoi il ne faut pas jeter le numérique avec l’eau du bain de la smart-city)

Un article sur “Les maires au défi des plateformes du numérique” – Revue l’Economie Politique – Janvier 2020 (co-écrit avec Partie Prenante et Espelia)

Un article : “Financer la ville à l’heure de la révolution numérique” – Revue Esprit – Juin 2017 (co-écrit avec Partie Prenante et Espelia)

Un article : “La nouvelle privatisation des villes” – Revue Esprit – Mai 2011 – où nous évoquions l’irruption de nouveaux acteurs privés dans la ville via le numérique et l’énergie (et la suite du feuilleton en 2017)

Le replay du webinaire du PUCA sur : Les métropoles au défi de la gouvernance d’écosystèmes – Co-réalisé avec Partie Prenante et Espelia – Financée par l’ADEME, la Banque des Territoires et le PUCA)

Un billet sur le projet de Sidewalk Labs à Toronto.

Et aussi les deux couvertures de The Economist sur Amazon que nous avons évoquées à la 14ème minute :

Le replay de l’émission est disponible : ici.

Autres interventions ibicity audio ou films disponibles sur notre page publications/vidéos et sons.

Heureusement que Tiphaine de Rocquigny ne nous a dit qu’à la fin de l’émission qu’il y avait en général 250.000 auditeurs en direct et 1,8 millions en replay via les podcasts ! 🙂

Paris, rue Bleue – 22 mars 2021, 11H30