Les nouveaux modèles économiques de la sobriété

« Nouveaux modèles économiques urbains » est une démarche engagée depuis 2015 par ibicity, Espelia et Partie Prenante pour repenser le financement et les modes de production de la ville et des services urbains sous l’effet des transitions numérique et écologique. Elle se décline en différentes saisons, financées par l’ADEME, la Banque des Territoires, et le PUCA. Voir par exemple le replay de notre dernier webinaire.

La saison 4 porte sur les « modèles économiques de la sobriété », la sobriété étant entendue ici comme un objectif de diminution des consommations en matière de ressources énergétiques, ressources foncières, ressources d’eau, mais aussi de réduction des déchets ultimes.

La sobriété est au cœur des enjeux sur la transition écologique des territoires. Bien que cette thématique commence à être assez largement abordée, elle l’est encore principalement par le prisme de la sobriété pour les pouvoirs publics (la « sobriété » comme finalité des politiques publiques : « Zéro artificialisation nette », « sobriété énergétiques », etc.) et surtout de la sobriété vue par le prisme des habitants-consommateurs-usagers (enjeux par exemple de réduction des consommations). Mais il ne s’agit pas seulement de dire pourquoi il faut être sobre, ni comment on peut réduire les consommations, mais bien de se demander comment assurer la transition entre le paradigme de l’abondance et le paradigme de la sobriété du point de vue de ceux qui la mettent en œuvre concrètement, notamment les opérateurs de la ville. Se posent en particulier les questions suivantes :

Comment des opérateurs économiques, dont les modèles économiques reposaient largement sur une maximisation des quantités vendues, peuvent mettre en oeuvre une décorrélation entre le chiffre d’affaires et les volumes (volumes de matières premières, et volumes de matières secondaires (économie de la ressource)) ?

Comment les infrastructures de la ville – on pense notamment aux infrastructures de réseaux – peuvent-elles muter pour prendre en compte cette nouvelle injonction à la sobriété ?

Il s’agira également de montrer que l’enjeu n’est pas seulement celui du modèle économique de la transition écologique, mais aussi celui de la transition de modèle économique : comment on passe d’un modèle économique de l’abondance à un modèle économique de la sobriété ?

On cherchera enfin à faire le lien entre la sobriété de la ressource et la sobriété financière, celle-ci étant entendue comme une autre manière de parler des finances locales contraintes, au cœur de notre étude depuis son démarrage (cf. notamment saison 1).

Comme pour les saisons précédentes, l’exploration de la saison 4 sur les « modèles économiques urbains de la sobriété » donnera lieu à la publication d’un rapport d’expertise d’une cinquantaine de pages, diffusable en ligne. Les expertises produites par le groupement seront mises en discussion avec un panel d’experts travaillant sur ces questions, pour renforcer la robustesse des conclusions et centrer l’analyse sur la valeur ajoutée de notre approche par les modèles économiques urbains.

L’étude débutera par une approche monographique de la sobriété dans plusieurs secteurs, notamment : foncier, immobilier, énergie, eau, déchets, mobilité, numérique.