“La Fabrique de la ville aujourd’hui”

C’est un bien joli cadeau à mettre au pied du sapin, pour les spécialistes de la ville comme pour les néophytes, tant le livre se laisse picorer.

La Fabrique de la ville” a été créée par Jean-Louis Subileau et Guillaume Hébert avec la “conviction est que, aujourd’hui plus que jamais, la manière de produire le projet urbain est une partie intégrante de ce projet. La fabrication de la ville est une composante de sa création. Or, la présence de cette dimension du faire dès la conception est généralement sous-estimée”. A l’occasion de ses 10 ans, ses fondateurs publient le livre “La fabrique de la ville aujourd’hui” (Editions La Découverte).

L’ouvrage est notamment composé des débats et témoignages de 34 “invités”, élus, paysagistes, architectes, urbanistes, aménageurs, géographes, ingénieurs, écrivains, promoteurs, notaires, avocats, animateurs de l’urbanisme transitoire”, parmi lesquels Patrick Braouzec, Laurent Théry, Rem Koolhaas, Simon Laisney, Jacques Lucan, Jean-Louis Missika, Audrey Camus, et…. ibicity.

Parmi les 4 débats, deux s’intéressent aux “défis posés par les tendances à la déréglementation et à la privatisation de l’aménagement”, avec un concept qu’on trouve particulièrement stimulant : celui de “ville sous-traitée au privé”.

On a aussi beaucoup aimé le manière dont les auteurs définissent leur rôle :

“Notre rôle est de mettre au jour les potentielles – et fréquentes – contradictions d’objectifs, qui sont le tissu de l’urbanisme”

et la réponse que fait Rem Koolhaas à la question que lui pose Jean-Louis Subileau sur le rôle de la recherche dans sa pensée sur la ville :

“La recherche est évidemment très importante. Mais le terme recherche me semble de plus en plus gênant, car il est plus ou moins scientifique. Or, j’ai rarement le sentiment de faire strictement de la recherche. Il s’agit plutôt d’un travail d’information – le mot est plus correct pour décrire non seulement ce que je fais mais le également le domaine de l’architecture en général. La recherche est un terme trop prétentieux”.

Et aussi la page 22, la page 34, la page 65, la page 73, la page 98, la page 134, etc… En partant du début ou de la fin, en diagonale ou mot après mot, qu’on soit d’accord ou pas, c’est une lecture qui permet de se réinterroger sur nos pratiques…. et s’impose.

 

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