Villes fantômes en Chine, plus-values au Brésil, urbanisme libéral en Angleterre….

Quel est le rapport entre les villes fantômes en Chine, les plus-values immobilières au Brésil, l’urbanisme libéral en Angleterre ?

Réponse : outre qu’ils ont comme point commun l’enjeu foncier, ces trois sujets sont développés dans la Revue Foncière. C’est en effet la bonne nouvelle de la rentrée ! Le premier numéro de la Revue Foncière vient de sortir. Cette revue, qui s’inscrit dans le sillage de la regrettée Etudes Foncières, vise à proposer un regard transversal sur les problématiques foncières.

Extraits :

En Chine, « le spectre de la bulle immobilière plane sur l’économie chinoise. Selon les estimations publiées, entre 65 et 70 millions de logements seraient inoccupés. On aurait même dénombré une dizaine de « villes fantômes ». Une déconnexion majeure entre l’offre et la demande immobilière serait en marche sur le territoire chinois ».

Au Brésil, « le CEPAC est un outil de politique urbaine mais aussi financier qui vise à faire financer la partie publique d’une infrastructure urbaine – les infrastructures physiques et sociales – par la vente de droits à construire supérieurs au coefficient des sols normal ».

En Angleterre, « toutes les réformes de ces quatre dernières années ont été guidées par la vision libérale de l’économie qui était prônée par les conservateurs, dans la droite ligne de la politique instaurée dans les années 1980 pendant l’ère de Margaret Thatcher. Selon cette vision, toutes les interventions des pouvoirs publics constituent un frein au bon fonctionnement du marché. (…) Le moment d’un premier bilan est arrivé ».

Pour notre part, nous y publions un article sur le stationnement, qui montre comment une approche décloisonnée de la fabrique urbaine permet de produire une ville, et notamment du logement, plus abordables.

capture article parking, sept. 2014

Extraits :

Produire la ville dense à coûts maîtrisés, et notamment produire des logements abordables, constitue un défi majeur dans un contexte de contraction des budgets publics et des capacités financières des ménages. Il faut alors rentrer dans la boîte noire de la production urbaine, qui repose sur une chaîne où interviennent successivement : la collectivité, puis l’aménageur, puis le promoteur, puis l’investisseur et enfin l’habitant.

(…)

Mais cette approche suppose plus largement un dialogue avec la collectivité, en dehors des strictes limites de l’opération. Car tout l’enjeu pour la collectivité est de faire le lien entre cette offre privée (traditionnellement sous maîtrise d’opérateurs privés) et le stationnement sur voirie et dans les parkings publics, « l’offre publique ». Cet éclatement de l’offre de stationnement entre une offre placée sous maîtrise publique, et une offre privée qui échappe à l’action publique large et concertée au-delà de l’instruction des permis de construire » n’est d’ailleurs pas le moindre intérêt de cette réflexion sur les parkings, qui doit aussi associer les habitants.

(…)

Comme dans le test-logique des neuf points qu’il faut relier en quatre traits seulement, le défi du logement à coût abordable ne pourra être relevé qu’en sortant des strictes problématiques de l’habitat, et notamment en s’ouvrant à la question des usages de la mobilité et du stationnement. Ce levier ne peut toutefois être actionné qu’à la condition que les collectivités locales et les aménageurs s’engagent dans des relations plus partenariales avec les promoteurs, et prennent mieux en compte les nouveaux usages des habitants. Autrement dit, le défi du logement abordable ne pourra être résolu que par une coproduction public-privé efficace et garante des intérêts publics. Cette coproduction est un défi dans un contexte où le développement du stationnement « intelligent » bouleverse les modes de faire et entraîne l’apparition d’une multitude de nouveaux acteurs. L’exemple du stationnement montre enfin comment la révolution numérique et l’évolution des mentalités permettent d’imaginer de nouveaux modèles économiques… à une condition : ne pas s’enfermer dans une approche cloisonnée de son objet mais avoir une approche systémique de la fabrique urbaine.

La Revue foncière est indépendante, sans publicité ni subvention. Elle ne vit que de ses lecteurs : abonnez-vous, faites abonner vos entreprises et vos institutions ! Le prix du numéro est de 20 euros, et celui de l’abonnement est compris entre 80 et 120 euros l’année…. C’est peu, au regard du plaisir de la lecture et de toutes les pistes qui y sont évoquées pour optimiser financièrement les projets !

NB : l’article est désormais téléchargeable en ligne sur notre site, page Publications.