[Veille sur les nouveaux entrants de la fabrique urbaine] Les deux bâtiments de la ville demain : l’immeuble-ressource et l’immeuble-services

A lire, la tribune de Stéphane Distinguin, PDG de Fabernovel, sur WeWork, le spécialiste américain du partage de bureaux.

Extraits (C’est nous qui soulignons)

Valorisé à 16 milliards de dollars moins de six ans après sa création, WeWork s’est engouffré dans la disruption du secteur immobilier. L’entreprise annonce 45.000 membres et 500.000 mètres carrés sous gestion… soit une valorisation de 350.000 dollars par membre et 32.000 dollars par mètre carré opéré ! Une trajectoire qui révèle un potentiel insuffisamment réalisé à l’échelle du secteur, où la demande ne fait qu’augmenter mais l’offre se renouvelle peu. Depuis des années, on nous rebat les oreilles avec les smart cities. Or, le succès d’un programme comme « Réinventer Paris » lancé par la Ville de Paris démontre que la bonne échelle est le bâtiment : il permet de réunir partenaires et utilisateurs, et de leur confier­ la conception, l’opération et l’utilisation des services qui feront la ville du futur. Car deux types de bâtiment mailleront la ville de demain.

Le bâtiment ressource, qu’Internet saura connecter. Comme Uber et Airbnb, il permettra de délivrer les capacités excédentaires et d’en libérer les usages en optimisant et partageant la valeur entre propriétaires, opérateurs, plates-formes et utilisateurs.

L’autre sera l’immeuble services, où il s’agira d’inventer de nouveaux usages comme le co-working, où les communautés d’indépendants modèlent les espaces et conçoivent les pratiques professionnelles de demain. Le co-living aussi, où des populations homogènes (logement étudiant) ou hétérogènes (logement social, intergénérationnel, à usage mixte) utiliseront le levier numérique pour donner naissance à un vivre-ensemble.

C’est ce melting-pot que WeWork vend si cher. Architectes, promoteurs, bailleurs, opérateurs télécoms, start-up… Tous apporteront leur pierre. Mais il manque le chef d’orchestre. Cette fonction, c’est celle du designer de services qui doit, comme Le Corbusier et son Modulor en son temps, repenser l’immeuble connecté pour ses habitants et articuler leurs usages, à la bonne échelle spatiale, mais aussi temporelle si on considère qu’Haussmann est le dernier à avoir donné son nom à nos immeubles.

Source tribune : “WeWork, face cachée des smart cities” – Stéphane Distinguin – Les Echos – 25 avril 2016

Source illustration : vue d’artiste du projet Edison Lite. Crédit: Manuelle Gautrand Architecture. Le projet Edison Lite est un des projets lauréats de l’Appel à Projets Réinventer Paris. Il promet à ses occupants des charges de copropriété nulles.

A lire également nos précédents billets dans le cadre de cette veille :
– wifi et véhicules urbains
– les agrégateurs !
– mobile banking
– services financiers
– une technologie pour supprimer les intermédiaires
– vitrage intelligent

Et aussi nos billets :
– Sur la maille de la ville de demain
– Sur les architectes-urbanistes et la ville intelligente