Production urbaine “à la française” et mondialisation

La revue Etudes Foncières publie une interview que nous avons réalisée de Françoise Fromonot, dont nous avions déjà signalé ici le remarquable ouvrage sur “La campagne des Halles”.

f, juin 2012

Extrait :

Le « projet urbain à la française » serait en fait une forme d’urbanisme générique ?

Paradoxalement oui. Avec ses formes urbaines derrière lesquelles pointe le fantôme omniprésent de l’haussmannisme, l’urbanisme de composition fabrique de la ville néolibérale de base, dans un divorce avec l’épaisseur vécue des territoires réels qui s’apparente à celui dont fut justement accusé en son temps le modernisme. Il en résulte un urbanisme du « ni-ni » : ni l’utopie et la cohérence parfois impressionnante de certains quartiers modernes, ni les ambiances familières de la ville ancienne avec ses recoins, ses ambiguïtés et sa part d’ombre. Dans ce mélange de barres en îlots et d’espaces verts pris dans des cours, les qualités de l’un et de l’autre s’excluent mutuellement au lieu de se combiner. L’expression de « ville générique » a été jetée dans le débat par un texte fameux, écrit il y a bientôt vingt ans par Rem Koolhaas, dont les tenants du « projet urbain » font depuis lors un grand Satan du libéralisme mondialisé. D’une plume qui oscille entre une ironie glacée et une empathie assez déstabilisante, il y décrit, en spectateur fasciné, cette ville sans qualités, sans identité, qui se répand sous nos yeux dans des quantités phénoménales, à l’insu des urbanistes patentés.

L’intégralité de l’interview est téléchargeable ici

Etudes Foncières n°157 – Mai-juin 2012 – Interview de Françoise Fromonot, par Isabelle Baraud-Serfaty et Pauline Fouilland.

Pour lire l’interview de Jacques Lucan qui a fait suite, dans la revue Etudes Foncières, à celle de Françoise Fromonot, cliquer ici.

A lire aussi : le billet sur l’article de D’A sur Françoise Fromonot