L’économie bottum-up

Alors qu’avec le Club Ville de l’IDDRI, nous sommes convaincus de la nécessité de repenser profondément les modalités de la fabrique urbaine et que nous nous interrogeons sur les leviers du changement, le livre d’Olivier Pastré, L’économie bottum-up (Fayard) tombe à pic.

Certes, il n’y parle quasiment pas de la ville (tout au plus défend-t-il la suppression des départements). Et on peut regretter qu’il n’évoque pas les collectivités locales parmi les acteurs dont il faudrait revaloriser le rôle. Mais l’approche qu’il promeut, le bottum-up, rejoint à la fois l’idée d’une fabrique de la ville inversée que nous avions évoquée ici et ici, mais aussi l’idée que la prise en compte de l’aval est souvent une manière de faire avancer les projets locaux dans des systèmes de gouvernance de plus en plus complexes, voire autobloquants.

bottum up, mar. 2013

Par exemple, la démonstration de l’intérêt des opérateurs privés est souvent une manière pour les établissements publics d’aménagement de crédibiliser l’opération vis-à-vis de leur tutelle Etat. C’est aussi de cette manière qu’il faut comprendre l’appétit des porteurs de projets pour les grands équipements, notamment sportifs ou culturels. Outre qu’ils participent de la valorisation d’un quartier, qu’ils permettent de se distinguer dans la compétition entre grands projets d’aménagement métropolitains, ils permettent surtout d’impulser une dynamique qui entraîne l’ensemble des acteurs malgré les complexités de la gouvernance. A l’image de ce qu’a été le Grand Stade pour la Plaine Saint-Denis, on pense à la compétition que se sont livrées en 2012, d’un côté la ville de Thiais et l’EPA ORSA, et de l’autre côté, la communauté d’agglomération d’Evry, pour le projet d’accueil du Stade de la Fédération Française de Rugby.

pastre, mar. 2013

On retiendra aussi cette phrase : “il faut modifier non pas les termes de l’équation, mais l’équation elle-même”.