L’aménageur, opérateur de la transition écologique

Oppidea et Europolia, les entreprises publiques locales qui forment le pôle de compétences en aménagement urbain opérationnel de Toulouse Métropole viennent de publier leur rapport d’activité sous la forme d’un magazine commun aux deux structures, accompagné d’un petit “cahier bilan” pour chacune d’elles. Il est téléchargeable ici.

Merci à Raphaël Catonnet, Directeur Général des deux structures de nous avoir donné “carte blanche”.

Extrait :

Urgence à agir contre le réchauffement climatique et pour la préservation de la biodiversité, nouveaux enjeux alimentaires et énergétiques, pouvoir d’achat des ménages de plus en plus contraint, légitimité à agir des institutions publiques remise en cause, contestation de plus en plus vive des grands projets urbains, modes de vie qui évoluent plus vite que le temps nécessaire à fabriquer les lieux qui les accueillent… c’est peu de dire que les aménageurs sont fortement bousculés. Sont-ils la prochaine espèce en voie de disparition ?

Qu’est-ce qu’un aménageur ? Une définition classique souvent proposée est descriptive : un aménageur est un opérateur, public ou privé, qui achète et viabilise des fonciers, et revend des droits à construire à des promoteurs et bailleurs pour réaliser notamment des logements et bureaux. Une définition que je privilégie insiste sur sa raison d’être : un aménageur est un opérateur au service de la collectivité locale qui permet de construire des logements en même temps qu’il assure le financement des équipements d’intérêt général et de mixité sociale et programmatique – un logement ne vaut que parce qu’il s’inscrit dans un quartier, et bénéfice d’aménités urbaines et d’équipements publics.

Mais il me semble que désormais, on peut proposer une troisième définition : l’aménageur est l’opérateur de la transition écologique au service des élus locaux. Alors que s’annonce encore un « bel et épouvantable été » (Bruno Latour – Le Monde – 3/9/2016), l’enjeu est bien de passer à la mise en œuvre. Or s’il est relativement facile de faire de l’écologie de fond de parcelle (pour ne pas dire de bouts de ficelle), la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de la biodiversité ne peuvent se faire qu’à des échelles territoriales plus larges. Car la transition écologique, qui se combine à la transition numérique et à celle des mentalités, suppose fondamentalement un changement de systèmes territoriaux. Or ceux-ci reposent – reposaient – sur des modes de vie et des manières de travailler (dissociation lieux d’habitat et d’emploi), des modes de déplacement (essence peu chère et routes gratuites financées par l’impôt), des systèmes de financement (prêts bancaires adossés à un mode d’emploi dominant, le salariat, permettant de disposer d’un revenu en augmentation faible mais régulière), etc. auxquels on est tellement habitués qu’on ne se rend plus compte d’à quel point ils participent de l’ensemble. Mais les crises actuelles (Gilets jaunes, pandémie, guerre en Ukraine…) en montrent toute la fragilité.

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