Jouons ! ou les nouveaux espaces publics

Joyeuse et stimulante est l’exposition « Let’s play » qui se tient jusqu’à début octobre au Centre danois d’architecture, à Copenhague. Elle explore la manière dont le mouvement prend place désormais sur l’espace public.

« Autrefois, l’activité physique était reléguée dans des locaux créés pour des activités spécifiques, ou dans des jardins dans lesquels les enfants pouvaient courir, sauter à la corde, ou jouer à la marelle. Aujourd’hui, l’espace urbain est davantage multifonctionnel avec l’idée de promouvoir l’activité physique et le jeu comme une source de liberté, d’esprit communautaire, et de bien-être. Places, parcs, ports et beaucoup d’autres lieux sont désormais conçus pour abriter une variété de nouveaux types d’activités physiques, qui vont du jeu à la pratique du fitness »*.

Les pratiques comptent autant que les lieux. Par exemple « Goodgym », créé en Angleterre, “est une forme hybride de fitness qui connecte des gens qui ont des besoins avec des gens qui ont un désir, de manière à combiner jogging et bonnes actions”* !!

Goodgym

Ou encore, Puschymums.dk est un “groupe de fitness pour jeunes mamans, qui se réunissent dans les parcs de Copenhague et les espaces naturels alentour pour retrouver la forme en compagnie d’autres. En ligne avec le “street football”, le “street fitness” et le “parkour”, les Pushy Mums utilisent les espaces de la ville qui ne sont pas forcément créés pour le sport mais qui sont néanmoins adpatés à des pratiques sportives”*.

mums

Si de nombreux exemples étrangers sont fournis, la plupart sont au Danemark, à Copenhague même.

Les “Harbour Bath”, initiés en 2003 et agrandis en 2013, sont des bains publics (libres d’accès et gratuits !) en plein milieu du port, ouverts été comme hiver.

Harbour bath

La baignade vaut le voyage !

Harbour path 2

En face, Kalvebod bolge (inauguré en 2013), fait partie, avec la “cykelslangen” (ou the “bicycle snake”, inauguré en 2014) du “Harbour ring”, route de 13 kilomètres de long qui permet de parcourir une boucle autour du port de Copenhage.

Kalvebod bolge

cykelslangen

file cyclistes

Plus au sud est, Kastrup Sea Bath (inauguré en 2005, ouvert l’été seulement) fait partie de la rénovation de toute la zone vers Amager Beach.

Kastrup seabath

L’exposition cite aussi les exemples d’Israel Plads et de Superkilen, emblématiques du nouvel urbanisme danois.

Israels Plads

“Israel Plads est une grande publique au centre de Copenhague, située entre deux blocs résidentiels, un marché alimentaire actif à une extrémité, et un grand parc à l’autre. Après plusieurs années d’utilisation comme marché et zone de stationnement, Israel Plads a été rénovée et réouverte en 2014 avec une fonction entièrement nouvelle de zone récréative avec de la place pour les loisirs, le jeu et l’activité physique. Le parc de stationnement a été déplacé en sous-sol, ce qui permet aux piétons d’occuper la place de différentes manières”*.

La place comprend, comme dans beaucoup d’autres endroits de la ville, un skatepark… qui sert aussi de réservoir en cas de fortes pluies.

superkilen

Superkilen, dans le quartier populaire de Norrebro, a été inauguré en 2012. Le projet a été conçu comme un “work-in-progress”, de telle manière que les résidents et les utilisateurs puissent façonner son identité définitive. Superkilen est agrémenté de 57 “objets”, suggérés par les populations locales (une plaque signale le pays auquel l’objet se réfère : une fontaine marocaine, ou comme ci-dessous, un néon de Knoxville aux Etats-Unis, un néon de Sanchung à Taiwan, ou un “Vojskilt” de Moscou en Russie).

Bref, une visite s’impose, qui montre qu’il y a une vraie stratégie des espaces publics à construire. Nous y reviendrons.

En attendant, sur la thématique de la ville comme stade, on pourra relire les billets consacrés par Transit City à ce sujet, notamment : ici et ici. On notera d’ailleurs que le billet cite l’agence d’architecture BIG, qui est … danoise… et à l’origine d’un certain nombre des espaces cités ci-dessus.

Voir aussi le billet : Les espaces publics à l’heure de Pokemon Go.

Et maintenant… jouons !

‘*citations de l’exposition, traduites par ibicity