Google et l’espace public… et le trottoir

Alors que Waterfront Toronto et Google (Sidewalk Labs) viennent d’annoncer, le 31 octobre, la poursuite de leur partenariat, mais sur des bases largement revues (ici), on lira avec beaucoup d’intérêt le stimulant article de Vraiment Vraiment : Espace public : Google a les moyens de tout gâcher – et pas qu’à Toronto.

Extrait :

“Qu’il s’agisse des opérateurs de véhicules free float, abordés ailleurs, ou de Google ici, les acteurs publics semblent totalement dépourvus d’ambition et d’outils pour analyser de façon critique les stratégies Ux (user experience) des acteurs numériques et leurs conséquences économiques, sociales, culturelles et politiques. Cet angle mort les prive d’une capacité à détecter des signaux faibles pour penser la fabrique de la ville de demain — à l’instar des nouvelles fonctionnalités de Maps décrites ci-dessus — voire conduise tout droit à la confiscation par les nouveaux acteurs de ce qui fait l’essence même de la ville.

On pourrait au contraire rêver de collectivités locales qui conçoivent une politique publique de la flânerie qui croiserait les enjeux de mobilité douce, d’espace public (notamment de trottoir), de commerces, de rez-de-chaussée, d’équipement public, de sécurité et de tranquillité (en particulier vis-à-vis des véhicules motorisés), de mixité sociale, de culture et de services publics. A défaut de quoi, la ville de demain, smart ou pas, pourrait bien ressembler à la dystopie décrite pas Damasio dans Les Furtifs : une ville dans laquelle les bulles d’entre-soi du numérique se sont pleinement et radicalement projetées dans le monde physique, et où les flux comme les lieux sont accaparés par les intérêts marchands”.

On en profite pour signaler que La Fabrique de la Cité organise une table-ronde sur “Le trottoir, espace de plug & play de la smart-city“, le lundi 25 novembre prochain, que nous aurons le plaisir d’introduire. L’inscription se fait en ligne : ici.

Et on signale ce très intéressant article sur le modèle économique de Google Maps : “How Google Maps Works & Makes Money?“, de , 5 avril 2019, Feedough (traduction ibicity avec Google Translate) :

Google Maps est une application qui peut être utilisée directement par les utilisateurs qui recherchent une adresse ou un itinéraire. Elle propose également une API qui permet aux commerçants, entreprises ou collectivités locales, d’insérer des cartes sur leur site.

Comme sa maison-mère, Google Maps tire l’essentiel de ses revenus de la publicité, avec deux sources de revenus : d’une part, les annonces de recherche locales (qui apparaissent comme premiers résultats chaque fois que des personnes recherchent des entreprises à proximité sur Google ou Google Maps ou explorent les entreprises du quartier sur Google Maps) ; d’autre part, les “pins” promotionnels (Google Maps utilise un symbole de type “épingle” pour indiquer l’emplacement d’un lieu. Mais dans les très grandes villes avec des milliers d’entreprises, il est difficile de localiser un endroit spécifique parmi autant de broches. Ici, Google intervient en proposant d’afficher le logo de l’entreprise au lieu de l’épingle standard. Par exemple, McDonald’s paie des frais à Google pour que son logo «M» de signature soit intégré à chaque carte. Les logos (les épingles promues), de couleurs différentes, se distinguent clairement et sont faciles à repérer. Non seulement cela augmente la visibilité des entreprises, mais rationalise également l’expérience utilisateur et, bien sûr, contribue à générer plus de revenus. Plus important encore, cette forme de publicité est à petite échelle et subtile et ne crie pas de pop-up, donc elle génère des clics uniquement grâce à la reconnaissance de la marque).

Une autre source de revenus est liée aux API Google Maps. Des entreprises comme Uber ou Airbnb paient pour inclure l’API Google Maps dans leurs services (une API est un intermédiaire logiciel qui permet à deux applications de se parler). Les API de Google concernent trois produits : les cartes personnalisées (qui peuvent êtes intégrées dans des applications ou sur des sites internet), les routes (qui permettent de calculer des itinéraires), et les places (utilisé pour aider les utilisateurs à découvrir des points d’intérêt à la demande. Il convient aux applications et aux sites Web traitant d’événements, de réservation de voyage, de planification de voyage, etc.).

Google Maps a établi un partenariat avec plusieurs sociétés de transport de taxis à travers le monde comme Uber, Lyft, Ola, etc. et a ajouté la possibilité de découvrir les taxis disponibles et leurs tarifs dans l’application Google Maps. Un utilisateur a la possibilité d’explorer différentes offres des compagnies de taxi au sein de l’application Google Maps et est dirigé vers leurs applications s’il envisage d’en réserver une. La section Cab-Hailing de Google Maps comprend un autocollant d’annonces, ce qui signifie que ces sociétés paient la plate-forme par impression ou par clic.