“Futurs de villes” en 18 minutes vidéo (et Espace Krajcberg)

L’enregistrement a eu lieu un jour de pluie à faire friser les cheveux dans l’inspirant Espace Krajcberg, chemin du Montparnasse à Paris, qui présente les oeuvres de l’artiste brésilien Frans Krajcberg.

Dans un format vidéo de 18 minutes, nous avons tenté de “résumer” les 7 interventions du séminaire Futurs de villes que nous avons animé pour Futuribles les 31 mars et 1er avril dernier, qui réunissait : Lucile Schmid (sur la transition écologique), Antoine Courmont (sur la transition numérique), Jean-Laurent Cassely (sur la transition des mentalités), Xavier Desjardins (sur la géographie comme permanence), Armelle Choplin (sur les villes africaines), Cécile Diguet (sur les rues de demain) et Marion Apaire (sur les acteurs des villes de demain).

La vidéo est visionnable : ici.

Introduction : « Futurs de villes ». Le sujet est forcément vertigineux, a fortiori lorsqu’on est dans une période d’incertitudes comme celle dans laquelle on vit. Il a donc fallu faire des choix. Le choix ça été de commencer par tenter de comprendre trois grandes transitions qui saisissent les villes : la transition écologique, la transition numérique et la transition des mentalités. Même si elles ne sont pas même nature, ces transitions se combinent pour modifier en profondeur la manière dont on vivra, habitera, travaillera, se déplacera, consommera, apprendra, jouera dans les villes en 2030 ou 2040. Ça ce sont les 3 premières interventions. Ensuite, 4ème intervention, on s’est posé la question de savoir si malgré tout, il n’y a pas des facteurs de permanence, notamment du fait de la géographie. Avec la 5ème intervention, on a cherché à faire un pas de côté, à se décentrer de notre regard très villes du nord, pour regarder le devenir des villes du point du vue des villes du Sud et notamment des villes africaines. Enfin, on a cherché à atterrir plus concrètement, en abordant l’impact de tous ces changements sur la matérialité des villes, en zoomant sur les rues de demain : à quoi ressembleront-elles ? Et enfin, septième intervention, on s’est posé la question des acteurs qui fabriqueront et géreront les villes de demain, en se demandant si les frontières traditionnelles, entre secteurs, entre public et privé, marchand et non marchand, ne sont pas en train de se brouiller.

Cette vidéo est très imparfaite : associer les bonnes images aux bons propos est un travail très long et le format ne rend pas justice à la qualité des présentations des intervenants, ni aux échanges nourris avec les participants. Mais c’est une première tentative de capturer quelques clefs de compréhension d’un monde urbain qui change très vite. N’hésitez pas à nous donner votre avis (par mail à ibicity@ibicity.fr), qui nous sera très précieux (Aurait-il fallu filmer des bouts d’interventions ? Privilégier un format podcast ? Raccourcir la vidéo ? etc. ?). Merci d’avance ! Et un grand merci à Corinne Roëls et Quentin Bisalli, de Futuribles, et à Mémoire Magnétique.

A voir également : la chaîne youtube de Futuribles.

Et aussi notre billet sur le film “J’ai aimé vivre là“, d’Annie Ernaux.

 

Concernant Frans Krajcberg, nous reproduisons ci-dessous quelques extraits du site de L’espace Frans Krajcberg:

“Frans Krajcberg (1921-2017) est l’un des plus grands artistes brésiliens du XXème siècle. Sculpteur, peintre, photographe, fervent militant de la cause environnementale. Ses oeuvres sont un cri d’alerte et d’espoir. Par elles, il n’a de cesse de dénoncer le pillage des ressources naturelles par l’homme, tout en illustrant l’étonnante capacité de résilience de la Nature. Ses sculptures et assemblages sont réalisés à partir de bois « rescapés » des incendies de la forêt amazonienne, de bouquets de lianes entrelacées, de troncs polychromes ou de minerais de quartz… ses toiles sont des empreintes captées directement dans la nature environnante (sable, roches…), rehaussées de pigments naturels puisés dans les mines du Minas Gerais. Frans Krajcberg joue avec les ombres et les lumières portées sur ses sculptures qu’il aimait retravailler au rythme des saisons. Son oeuvre semble poursuivre une interminable quête : faire revivre ce qui est mort.

A la fin des années 1960 Arte Povera, puis le Land Art dans les années 1970 explorent de nouvelles voies et puisent dans les objets bruts ou le paysage de nouvelles sources d’inspiration. Mais lorsque l’Arte Povera agit dans un esprit provocateur pour rejeter l’Op-art, Frans Krajcberg en retient l’idée du mouvement. Pour lui, les matériaux qui l’inspirent ne sont pas « pauvres », au contraire ! Leur beauté parle d’elle–même lorsqu’il s’agit de dénoncer la destruction de la nature par l’homme. Et contrairement au Land Art, il n’intervient dans le paysage, il choisit des éléments naturels qu’il transforme pour les magnifier, tout en utilisant des codes artistiques qu’il détourne”.

“Frans Krajcberg diffère également des Nouveaux Réalistes, mouvement fondé par Pierre Restany durant cette époque charnière. Au départ, le critique et historien de l’art considère le processus d’appropriation de la nature par Frans Krajcberg comme une démarche assez proche. Les Nouveaux Réalistes apportent un regard neuf sur les objets artificiels et manufacturés (créés pour répondre aux besoins de la vie urbaine) et ainsi en en révélent la réalité poétique. C’est alors, selon lui, la seule issue possible pour renouveler l’Art Contemporain.

En 1978 ils s’embarquent pour descendre le Rio Negro avec le peintre Sepp Baendereck. Loin de tout, en plein cœur de l’Amazonie, ils s’interrogent longuement et confrontent leur point de vue sur le rôle de l’Art et de l’Artiste dans notre société. Le journal du Rio Négro raconte ce cheminement vers ce qui sera les fondements du Naturalisme Intégral. Pour l’un et l’autre, la nature sera désormais au cœur des enjeux culturels et artistiques.

« Cette nature de l’Amazonie est tellement puissante qu’elle s’impose à moi comme une véritable discipline. L’Amazone sera l’université, l’Alam mater, la grande école de ma perception » déclare Pierre Restany. De son côté, Frans Krajcberg, est conforté dans la vision qui s’est imposée à lui à son arrivée au Brésil.  Les fragments de Nature sont, eux-mêmes, des œuvres d’Art. L’artiste se doit de révéler leur beauté à la face du Monde pour éviter leur destruction. Cette « vérité » s’impose à lui « comme un rappel à l’ordre moral de notre culture”. Eléments, arbres, hommes, plantes ou animaux, forment un tout indissociable”.

Pour aller plus loin : www.espacekrajcberg.fr

 

A voir également nos dernières vidéos :

– le replay du débat avec Emmanuel Grégoire, 1er adjoint à la ville de Paris, sur la complexité des espaces publics.

– sur l’aménagement à la française pour le Club Ville et Aménagement.