“Financer les transitions : les modèles économiques réinterrogés”
Et hop ! On rajoute dans la bibliographie de notre cours “Qui paye la ville ?”, qui démarre en septembre, le stimulant rapport rédigé par Nicolas Portier, professeur affilié dans la même Ecole Urbaine de Sciences Po, pour l’Institut pour la recherche de la Caisse des Dépôts : “Financer les transitions : les modèles économiques réinterrogés – Juin 2025 – Rapport n°2“.
Extraits :
Il nous a semblé utile de proposer une lecture transversale des différents enjeux des transitions en cherchant à en explorer les soubassements budgétaires et les modèles économiques en gestation. Comme nous le verrons, il s’avère en pratique difficile de les aligner sur une métrique commune et de les agréger dans une même comptabilité.
Certains chantiers appellent un effort élevé d’investissement (à l’instar de la rénovation thermique des parcs de logements et bâtiments anciens) mais transitoire, porteur d’économies futures de fonctionnement et de réduction des vulnérabilités climatiques. En revanche, d’autres présupposent de réagencer les systèmes de tarification de filières entières et d’anticiper des besoins de financement persistants qui impacteront les finances publiques et renchériront certains postes de dépenses des ménages et des entreprises.
Sur plusieurs sujets, nous constaterons en outre que le pari de la sobriété et de la réduction des consommations (eau, énergie, déchets…) réinterroge des tarifications historiquement fondées sur la croissance des volumes. Là où l’amortissement des infrastructures était absorbé par la croissance des usages, les trajectoires de sobriété imposent de nouvelles formes de financement mais aussi une réflexion sur les vecteurs les plus appropriés. Entre la fiscalité directe ou indirecte, les redevances, les tarifs, les mécanismes extra-budgétaires ou les marchés de certificats… nous interrogerons l’adéquation des outils en vigueur au regard de leur rendement mais aussi d’enjeux d’équité sociale et territoriale.
(…)
Notre dernier chapitre sera consacré à la répartition des efforts de financement entre niveaux d’autorités publiques d’une part et entre catégories de contributeurs d’autre part. En synergie avec l’axe de notre programme d’études spécifiquement consacré à la « descente d’échelle » de la planification écologique, il est utile d’analyser les périmètres de mobilisation des ressources fiscalo-financières mises au service des transitions. Quels sont les mécanismes de mutualisation et de péréquation favorisant une certaine solidarité entre territoires ? Quels sont ceux dont l’assise repose sur des tarifications ou impositions décentralisées, adressant un « signal-prix » plus clair et direct aux populations ? Ce chapitre abordera également la répartition des efforts contributifs entre consommateurs, contribuables, usagers… en interrogeant l’efficacité et l’équité des équilibres actuels.
A lire également :
Le rapport n°1 (rapport intermédiaire), et le lien vers le post linkedin associé.
L’article “Financement des services urbains : pour un nouvel imaginaire“, paru dans la Revue Futuribles de mars-avril 2025, co-écrit par ibicity-Espelia-PartiePrenante-Tessix, et l’Etude sur les nouveaux modèles économiques urbains.
Sur la question de l’eau, étude, citée, du CESE de 2023 : “Eau potable : des enjeux qui dépassent la tarification progressive” (voir aussi ici les ressources associées)