ibi#décrypte : panneau “Eau de Paris” à 100 km de Paris

Ceci est un billet de travail en lien avec les travaux d’ibicity sur la #NouvelleEconomieUrbaine et la réinvention des modèles économiques de l’aménagement et des services urbains.

Que fait donc ce panneau “Eau de Paris“, la régie en charge de l’eau potable à Paris à…. 100 kilomètres de Paris ?

Texte du panneau : « Ici, Eau de Paris agit en faveur de la biodiversité. Pour valoriser la biodiversité, nous créons des espaces refuges pour la faune et la flore”, et “Ce site participe à l’alimentation en eau potable de Paris. Il est entretenu en gestion écologique par la régie municipale Eau de Paris”. Photo ibicity

Un indice : la localisation du panneau :

Localisation sur Google Maps

Elément de réponse :

 

Auto-citation : intervention ibicity lors de la remise du Grand Prix de l’Urbanisme 2024 à Claire Schorter :

“Ensuite, Sabine Barles [NDLA : lauréate du Grand Prix de l’Urbanisme 2025] a parlé de l’enjeu du passage de chaînes de valeur linéaires à des chaînes de valeur circulaires. Mais il me semble que ce qui se joue c’est aussi le croisement entre les chaînes de valeur, ce qu’on appelle d’ailleurs en économie des « écosystèmes ». Il y a ainsi les hybridations entre secteurs : par exemple, on parle toujours de la sobriété au singulier, mais toutes les sobriétés (foncière, hydrique, énergétique, matière) doivent s’articuler. Egalement, il y a des hybridations entre eau, agriculture, déchets, énergie. Par exemple la régie Eau de Paris rémunère les agriculteurs qui pratiquent une agriculture qui limite la pollution des rivières. En lien avec cette hybridation entre secteurs, il y a un enjeu de dépassement des échelles géographiques. Les opérations d’aménagement doivent de plus en plus être pensées en fonction du grand cycle de l’eau, et l’échelle du bassin versant devient souvent l’échelle pertinente. Or, il n’y a pas de gouvernance unique de tous ces secteurs à ces échelles qui dépassent les découpages territoriaux. On a beaucoup parlé tout à l’heure de la relation entre l’urbaniste et son maître d’ouvrage, mais il n’y a pas de maître d’ouvrage du métabolisme”.

A lire aussi :

– L’article des Echos du 25/9/2024 : Les agriculteurs engagés avec Eau de Paris s’inquiètent de la fin de leurs contrats : “Depuis 2020, Eau de Paris, la régie municipale qui livre l’eau potable à 3 millions de parisiens, protège les zones de captage de ses sources en rémunérant une centaine d’agriculteurs engagés dans une transition écologique. (…) Avec l’accord de la Commission européenne, Eau de Paris a débloqué un système d’aide financière. Elle rémunère les agriculteurs qui s’engagent pour une transition vers le bio de leur exploitation ou, a minima, pour une diminution de leurs intrants chimiques dans leurs terres. Elle signe avec eux des contrats de « services environnementaux » prévus pour six à sept ans. (…) Cet agriculteur situé à Dixmont (Yonne) exploite 260 hectares en agriculture biologique pour lesquels Eau de Paris le rémunère 180 euros de l’hectare. En 2027, il arrivera au terme de son contrat. S’il est privé de l’enveloppe d’Eau de Paris, il n’exclut pas un retour à l’agriculture conventionnelle. « Le bio rapporte aujourd’hui pareil que le conventionnel, pour plus de travail et moins de récoltes. Sans Eau de Paris, nous ne pourrions pas tenir », explique-t-il”.

– la thèse de Mathilde Resch (2020) : “Les territoires d’approvisionnement en eau potable de Paris