Cartomania

A lire le très beau supplément du Monde du 21 mai 2021 consacré à la cartographie : “« C’est le langage du moment » : comment les nouvelles cartes redessinent le monde”. (avec des visuels différents dans l’édition “print” et l’édition numérique : il faut donc lire les deux !)

Extrait :

“Pour qui n’est ni géographe ni tombé enfant dans l’atlas du grand-père, par temps de pluie et d’ennui, la carte évoquait, hier encore, ce truc barbant à replier ou à ingurgiter avant le bac. Désormais, l’« outil de visualisation de l’information » (selon Christine Zanin, maîtresse de conférences en géographie à l’Université de Paris), prouve sa parfaite adaptation à la société de l’image. Sur les réseaux sociaux, Twitter en tête, une cartographie dépoussiérée s’expose, se raconte et séduit. Annonce ses événements participatifs (« Mapathon », « State of the map »…) comme autant de sommets de la hype. Joue du clin d’œil et des défis : une carte par jour sur thème imposé en novembre 2020 (#30daysmapchallenge), une carte collaborative des citations cartographiques dans la littérature (#MapQuote), des photos de nuages ou de façades décrépies évoquant les contours de la Bretagne ou du Maroc (#Thingsmaps) … « J’aime », « j’aime », « j’aime », s’emballent les internautes”.

 

« Col de la Carto », comme indiquerait, avec force courbes de niveau et triangle rouge, la carte IGN au 1/25 000e. Ce pic d’intérêt pour la représentation spatiale doit tout aux outils numériques et données disponibles.

Retour en arrière, histoire de s’orienter : en 2000, le président américain Bill Clinton stoppe le cryptage du signal militaire de géolocalisation par satellite en temps réel GPS, permettant son usage civil. Cinq ans plus tard, Google Maps est lancé, bientôt suivi de Google Earth puis Street View. Grâce aux images aériennes, aux prises de vue terrestres, voilà qu’on peut zoomer jusqu’au jardin du pavillon en partant du globe. Fascinant !

Avec les smartphones, leur myriade d’applications s’appuyant sur l’information géolocalisée, ces cartes qui n’ont plus besoin d’être dépliées s’imposent au quotidien. « Google Maps en a glissé une dans la poche de chaque Français. Il a façonné la représentation du territoire », admet Sébastien Soriano, nouveau directeur de l’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN), qui tente de rattraper le mouvement en développant des fonds de carte « nativement numériques », plus lisibles que les actuelles cartes papier numérisées du Géoportail maison.

 

Quelques uns de nos précédents billets sur le sujet :

Isodistance et paréidolie

Jeu du confinement : nos six amis pourront-ils faire du vélo ensemble ce week-end ?

Le charme des cartes IGN

Cartographie poétique

Quand les villes devront payer pour accéder à leur espace public

Et aussi :

Datavisualisation